Histoire de commencer l’année en culture, nous vous invitons à découvrir la première exposition de la nouvelle saison culturelle de l’Institut Français de Casablanca et l’un des derniers travails photographiques de l’artiste Lamia Naji, « Yes, we are ! Moroccans ». Partez à la rencontre des jeunes festivaliers qui font vibrer le festival L’Boulevard, à l’Institut français de Casablanca jusqu’au 31 janvier 2014.
Lamia Naji est une photographe et vidéaste née à Casablanca, où elle vit et travaille. Une photographe de l’humain, une exploratrice du monde, captant les instants en clair-obscur, en créant une intensité poétique et une ambiance doucement nostalgique.
Son travail a été exposé dans des institutions de renommée internationale, tels que le Musée Guggenheim de New-York, en 1996 dans le cadre de l’exposition collective « African Photographers, 1940 to the Present », ou encore le Centre International de Photographie de New-York, en 2006 dans le cadre de l’exposition collective « Snap judgements : New positions in contemporary African Photography », qui a également été présenté au Miami Art Central de Miami, au Musée Tamayo de Mexico et au musée Stedelijk d’Amsterdam. Elle a participé en 2009 à la Biennale des images du monde, Photoquai, à Paris, et à Paris Photo, foire parisienne de photographie. Elle été également présente en 2010 et 2011 à la foire d’art Art Dubai, à Dubai. Ses vidéos ont été diffusées lors de la cinquième édition en 2013 d’Arte Vidéo Night, programme télévisuel de la chaine Arte, dédié à l’art vidéo.
Les photographies de l’exposition « Yes, We are ! Moroccans » sont le résultat de l’immersion de Lamia Naji auprès des festivaliers de L’Boulevard, durant la durée des festivités à la fabrique culturelle des anciens abattoirs de Casablanca. Le festival fêtait sa 14ème édition en 2013. Il a été créé par l’association EAC-L’Boulevart (éducation artistique et culturelle) qui « milite pour la promotion et le développement des musiques actuelles et de la culture urbaine au Maroc ». EAC-L’Boulevart organise des ateliers, concerts, rencontres et festivals et a créé le Boutlek en 2010, « premier centre de musiques actuelles au Maroc », qui propose aux artistes formations, salles et studios, les soutenant tout le long de leur processus créatif.
Lamia Naji propose des triptyques photographiques, 3 images capturées en rafale, qui suivent les mouvements de chaque instant. Lamia Naji se sert de l’appareil photographique comme d’une caméra sur l’épaule, en récoltant les images pour créer des séquences qui s’animent tel un film. Elle sélectionne trois images de ses séquences, qu’elle présente sous cadre. De cette capture, Lamia Naji recrée le mouvement, le moment, par suite successive d’images qui s’animent. Elle a réalisé une vidéo à partir des nombreux clichés pris tout au long du festival, présenté à l’Institut Français, et qui fait partie des collections de la Maison européenne de la photographie (Paris 4). Ce montage photographique a réuni près de 1300 images. L’utilisation de photographies dans la création animée nous fait penser à l’une des grandes invention du 19ème siècle : le Praxinoscope d’Emile Reynaud. Appareil conçu pour créer l’illusion du mouvement, à partir d’images, invention majeur, ancêtre du cinématographe des Frères Lumières et de notre fameuse caméra.
« Yes we are ! Moroccans »
« (…) sonne comme le cri d’espoir d’une jeunesse marocaine farouchement déterminée à vivre heureuse, dans la différence et surtout unie». Les images s’animent. On suit le mouvement et on y retrouve une jeunesse qui danse, chahute, aux expressions de joie et d’allégresse. Des jeunes aux sourires radieux, dans un moment éphémère de festivité. Les mains sont omniprésentes, mains dans les mains, les doigts en Peace and Love, brandis fièrement, et les grimaces taquines, sur leurs visages épanouis. La jeunesse présentée sur les clichés est une jeunesse qui semble libérée, s’assumant pleinement. C’est en effet le but de ce festival, qui rassemble et permet à tout un chacun, d’avoir un espace d’expression libre momentané. C’est donc un fragment de la jeunesse marocaine que Lamia Naji nous présente ici, mais également un aperçu des retombées positives de la culture sur nos jeunes, qui, nous l’espérons toujours, fera un jour écho dans les esprits de nos décisionnaires, pour impulser des dynamiques culturelles fortes et donner des moyens aux porteurs de projets de notre pays.
Constance Durantou-Reilhac
Institut Français de Casablanca,
Du 09 au 31 janvier 2014
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A la rencontre de l’artiste
Pour retrouver la photographe et lui poser des questions sur son travail, nous vous convions à participer le 18 janvier à 15 h00 au premier «Tchats Photo» (rencontre autour de la photographie marocaine) de la nouvelle saison culturelle de l’Institut Français, intitulée : «Lamia Naji, du Gnaoua au L’Boulevard». Lamia Naji y sera toujours en compagnie de la médiatrice Marie Moignard, historienne de l’art et journaliste.