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« Rencontres d’Art Afrique» rend hommage à la scène artistique

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« L’Association pour la Promotion de l’Art et de la Sauvegarde du Patrimoine » et la Résidence Ifitry ont réuni du 10 au 12 avril 2013 une trentaine d’artistes d’Afrique subsaharienne dans le cadre de la «Rencontre d’Art Afrique», en collaboration avec le Conseil de la Ville de Casablanca et l’ancienne église du Sacré-Cœur de Casablanca. La Nouvelle Tribune a rencontré le co-organisateur de cet événement, Abderrahmane Ouardane. 

Entretien 

Ouardane-Artiste

La Nouvelle Tribune:  Quelle est la thématique choisie pour cette édition ?

Abderrahmane Ouardane : Pour cette première édition de notre événement « Rencontres d’Art »  nous avons retenu le thème de « partage ».Déjà, la naissance de ce concept et son développement sont le fruit d’un partage d’opinions et de soucis entre deux structures de la société civile : Arkane «  Association Pour la Promotion de L’Art » et IFITRY, la résidence artistique qui siège à Essaouira. Notre ambition commune est de contribuer à tirer les arts plastiques au Maroc vers le haut, à connecter la scène artistique de notre pays aux circuits internationaux et à tracer un sillage dans le temps. Nous souhaitons faire des «  Rencontres d’Art » un carrefour annuel des artistes du monde, qui consacre chacune de ses éditions à une partie du globe. Et donner la parole à tous les continents devrait favoriser une meilleure conjugaison des énergies et un enrichissement des potentialités créatives. Le choix du thème « PARTAGE » répond au souci d’installer dans la durée et la continuité un espace privilégié de dialogue, de croisement des regards et d’échange expériences. Autrement dit un espace privilégié de partage.

Selon vous, pourquoi le choix s’est-il arrêté sur des artistes d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient ?

Le choix des espaces Afrique et Moyen Orient n’est pas fortuit .Il s’est imposé à nous de manière très naturelle. Déjà, sur le plan géostratégique, le Maroc est positionné en tant que trait d’union entre ces deux régions du globe.

Par ailleurs, historiquement, le Maroc a été le lieu d’accueil de civilisations diverses et principalement de cultures arabes, moyen–orientales et africaines. Et sur le plan des arts plastiques, nous constatons tous un nouveau souffle sur l’activité créative à travers le monde.  Et ce sont les artistes d’Afrique et du Moyen Orient qui ont le vent en poupe. Nous ne pouvions donc rester en dehors de cette mouvance et en marge du jeu qui s’opère dans la sphère internationale des arts plastiques.

Si vous deviez retenir un moment fort qui incarne l’esprit ou le succès de la manifestation que serait-il ?

Le moment fort de cet événement, c’est cette rencontre des artistes participant à la résidence artistique d’Ifitry à Essaouira. Des groupes de 10 à 15 artistes, d’origines diverses  et de sensibilités différentes, vivant et travaillant ensemble dans un même espace et en dehors de toute autre préoccupation que l’échange, le dialogue artistique et la création. L’ouvrage artistique se construit hors de toute contrainte parasitaire et en toute évidence ces campus artistiques génèrent une forme d’art fédérateur de talents et porteur de projets créatifs innovateurs, qui sont présentés au public. Ces œuvres confèrent à l’exposition une note d’audace créative  très originale. Et cela constitue à mon avis un point fort et dote la manifestation d’une force qui ne laisse pas les visiteurs indifférents.

Quel regard portez-vous sur le marché de l’art ?

Si la création plastique se porte bien au Maroc, l’art par contre souffre  de sérieux avatars qui entravent son bon développement.

Ignoré par les institutions plastiques et échappant à la vigilance de la société civile, le marché des œuvres plastiques est livré aux manœuvres pernicieuses de certains opérateurs peu honnêtes. Deux péchés majeurs pénalisent le marché et perturbent les règles du jeu. D’abord la propagation vulgaire de fausses œuvres et copies illicites. Ensuite la vente aux enchères a été la voie choisie pour créer des « valeurs  fictives » et des « bulles », et le canal facile pour «  liquider des faux ». Il en découle  une manipulation frauduleuse et mal intentionnée qui porte un sérieux préjudice à l’évolution saine du marché.

 Enfin, quels sont les projets à venir ?

Le calendrier d’Arkane pour l’année en cours est très chargé. L’activité phare restera de faire de notre grande manifestation « Rencontres d’art : Afrique Moyen Orient » un événement itinérant. L’exposition ira ainsi dans d’autres villes, en l’occurrence Rabat, Khouribga et El Jadida. Le choix des petites villes n’est pas fortuit, il devra contribuer à la démocratisation de l’accès à l’œuvre d’art et faire profiter un maximum de citoyens de leur droit à l’art et à la culture. Par ailleurs nous lançons notre programme « Les Mercredis du Partage » à partir du printemps prochain. Chaque premier mercredi du mois sera saisi pour organiser des rencontres de dialogue et de débats avec les autres disciplines artistiques : livre, écriture, théâtre, cinéma, musique. Ce sera l’occasion de défrayer des pistes de collaboration et d’aller dans le sens dicté par l’art contemporain : casser les frontières entre les métiers d’art pour mieux favoriser la liberté de création.

 Entretien réalisé par Fatimazahraa Rabbaj 

 


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