La Fondation Alliances lance La Chambre Claire

Pour soutenir la création contemporaine émergente, La Fondation Alliances vient de lancer « La Chambre Claire ». Ce rendez-vous photo biannuel transformera les locaux de la fondation en un espace ouvert aux jeunes talents encore inconnus du grand public.

«Nous avons créé cet événement pour donner un coup de pouce et de la visibilité aux jeunes artistes», a déclaré Alexandra Balafrej, Directrice Générale de la fondation.

Pour son exposition inaugurale à La Chambre Claire, la Fondation Alliances présente le journal de bord de Merji, du 13 juin au 1er septembre 2013. Ce jeune marocain natif de Kenitra se revendique hyperréaliste, car ses clichés «ne découlent pas d’un langage de l’inconscient ou du rêve mais de la conscience de la réalité».

La Nouvelle Tribune : Comment vous est venue l’idée de faire des photographies?

Merji : Cela fait 1 an et demi que je suis rentré au Maroc. Je suis partie à Paris pour mes études, comme beaucoup de marocains. Après 8 ans passés en France, j’ai eu une opportunité au Maroc et il fallait rentrer. A ce moment-là, je me suis posé la question : comment cela va être quand je vais rentrer? Est-ce que tout sera comme avant? Il y avait un mélange de stress et de peur… En rentrant aux pays, j’ai voulu dire aux gens : détendez-vous! Des choses incroyables, vous pouvez en trouver partout, même au Maroc. Il n’y a pas besoin d’aller chercher de l’autre côté du monde, il m’a fallu un peu d’humour pour traduire tout cela dans mes photographies.

Une fois au Maroc, j’ai pu découvrir une vraie sphère artistique ici. Ensuite j’ai rencontré Vani, qui s’occupe de Soora, un projet auquel je contribue. J’ai directement apprécié l’idée parce que c’est un projet citoyen qui déniche de jeunes talents et leur donne la possibilité de s’exprimer. C’est un peu ce qui s’est passé pour moi. Grâce à Soora, La Fondation Alliances a pu voir mes réalisations,  et aujourd’hui il y a une exposition à mon nom, c’est juste incroyable.

Que représente pour vous cette exposition?

A travers cette exposition, j’aimerais faire plaisir à tous ceux qui m’ont aidé dans mon projet, et surtout à mes proches et mes amis. Dans cette exposition c’est un peu mon monde que je partage. C’est dur pour moi de montrer mes photos à mes proches et aux gens, je suis intimidé, c’est un peu comme si je dévoilais mon monde.

Est-ce que vous avez un message à transmettre à travers vos photos?

Au début, cela a commencé par le fun! Je ne crois pas qu’il y a trop de messages derrière mes photographies. Personnellement, j’ai toujours adoré les films à plusieurs lectures. Je prends l’exemple du film Sixième sens, lorsqu’on le revoit une deuxième fois on aperçoit d’autres détails qu’on n’a pas forcement vu la première fois. J’aime lorsqu’il y a plusieurs lectures de la chose. C’est ce que j’ai voulu un peu faire dans mes photographies, un mélange d’humour et de surréalisme.

Propos recueillis par Asmaa Loudni